Championnats du Monde 2025 : Gaba sacré, les Russes confirment

Championnats du Monde 2025 : Gaba sacré, les Russes confirment

Joan Benjamin Gaba champion du monde des -73kg lors des Championnats du monde 2025. Crédit photo : IJF

Premier rendez vous mondial de l’olympiade, les championnats du monde 2025, qui se tenaient à Budapest ont tenu leur rang. Les sept jours de compétition individuelle n’ont absolument pas déçu, de par les surprises ou les exploits.

Monumental Joan Benjamin Gaba…

Vice champion olympique cet été, médaillé de bronze européen, on pouvait considérer Joan Benjamin Gaba comme un sérieux outsider. Ardeur refroidie pour les supporters français au vu du tableau monstrueux attribué à Gaba. On voyait venir le huitième de finale contre Nils Stump ou le Tadjik Abubakr Sherov si le français parvenait à passer ses deux premiers tours piégeux. Se profilait alors en demie finale le patron des -73kg l’Azéri Hidayat Heydarov. Ca ne s’est pas exactement passé comme cela mais le résultat est là, Joan Benjamin Gaba est champion du monde des -73kg.

Deux premiers tours passés sans trop d’encombre pour le français d’abord contre le local Daniel Szegedi sur immobilisation puis contre un Kazakh sans grande référence, battu sur un sode tsuri komi goshi à l’entrée de la dernière minute. C’est alors le Suisse Nils Stump, champion du monde 2023 qui se dressait sur sa route. Un combat qui fut irrespirable tant les deux judokas passaient à deux doigts de la correctionnelle. C’est finalement le français qui s’imposait sur un o soto gari transformé en ippon seoi nage pendant le golden score. Déjà trois combats disputés et trois ippons marqués pour Gaba.

Bis repetita en quart contre l’Emirati Makhmadbek Makhmadbekov ou le français lançait un o uchi gari au corps pendant le golden score. Finalement pas d’Hidayat Heydarov en demie, battu dès le premier tour par Ovari Kvantidze d’un yuko mais l’Italien Manuel Lombardo, compagnon de la -52kg française Blandine Pont. Un maki komi bien suivi d’un ko uchi gari permettait au français de se hisser en finale. Se dressait alors le Brésilien Daniel Cargnin, médaillé olympique à Tokyo en -66kg. C’est alors que Joan Benjamin Gaba lançait pendant le golden score un kata guruma, presque parfaite réplique de celui marqué à Hifumi Abe aux JO. Waza ari qui suffisait à la joie du clan tricolore. Joan Benjamin Gaba est le premier champion du monde français de l’histoire en -73kg. C’est donc bien lui qui arborera le dossard rouge pour l’année à venir.

Trois autres médailles françaises…

En plus du titre en -73kg, les français rapportent trois autres médailles à la maison. Il s’agit du bronze pour Sarah Léonie Cysique et Romane Dicko tandis que Romain Valadier Picard remporte l’argent. Ce dernier sort une journée référence au plus haut niveau puisqu’il transperce tout le monde jusqu’en finale y compris le numéro trois mondial, le Russe Ayub Bliev. Un judoka plaisant à regarder avec ses forts mouvements d’épaules complétés par un ko uchi makikomie, de forts ashi waza et un ne waza millimétré à l’image de son juji gatame. En finale il s’incline malheureusement face à Ryuju Nagayama après deux waza ari.

Le bronze donc pour les deux copines Sarah Léonie Cysique et Romane Dicko. La première remporte sa première médaille mondiale au terme d’une journée marathon avec plus de 30 minutes passées sur le tatami. Face à l’Ouzbèke Shukurjon Aminova, tombeuse de Martha Fawaz, elle place un ashi guruma pour ippon. Médaille de bronze également pour Romane Dicko, elle aussi double médaillée olympique. La Française s’incline en demie finale face à la Coréenne Hayun Kim après trois pénalités. S’ensuit une remotivation certaine pour aller chercher le bronze face à la modeste Estonienne Emma Melis Aktas.

Le Japon reste devant…

Avec six titres, trois masculins et trois féminins, le Japon reste largement première nation au classement des médailles. Premier poursuivant, les Russes sous bannière neutre sont relégués à deux fois moins de titres. Après Ryuju Nagayama le premier jour, le Japon rafle le titre en -66kg. Pour Hifumi Abe ? Et bien non ! Celui-ci s’incline en quart de finale sur un uchi mata sukashi face au Tadjik Obid Dzhebov. Première défaite pour le Japonais depuis 2019. C’est donc le deuxième engagé nippon, Takeshi Takeoka, vice champion du monde l’an passé qui s’impose. Une journée assez maîtrisée pour le jeune judoka qui bat d’ailleurs le Français du jour Walide Khyar. Sanshiro Murao remporte lui le dernier titre masculin pour le Japon.

Du côté féminin, Uta Abe repart vers l’avant après sa défaite totalement surprise aux Jeux Olympiques en s’adjugeant l’or, battant notamment Amandine Buchard aux pénalités. Tirage malheureux lié au non statut de tête de série de la Japonaise, peu sortie en compétition lors de la dernière olympiade. Médaille d’or également pour la -63kg, Haruka Kaju, déjà victorieuse à Paris en février et avec un ne waza redoutable.

Les Russes confirment…

Après la première place du classement des nations aux Championnats d’Europe, l’équipe sous bannière neutre avait à confirmer à Budapest. Chose faite puisque les Russes remportent trois titres, tous chez les masculins. Le premier est pour Timur Arbuzov, déjà vice champion du monde. Il s’impose en finale dans un remake de 2024 face au Géorgien Tato Grigalashvili d’un ippon. Le second revient au cyborg Matvey Kanikovskiy, champion d’Europe 2024. Il bat en demie finale son compatriote Arman Adamian avant de l’emporter face au jeune Dota Arai dans un combat devenu d’une nouvelle génération de judoka, devenu habituel. Enfin, comme on pouvait le prédire, Inal Tasoev, dont la dernière défaite remonte au Grand Chelem de Tachkent 2024, remporte brillement le titre de champion du monde. En finale, il bat le Géorgien Guram Tushishvili d’un waza ari sur un hiza guruma. Précédemment, il avait subi une action valorisée yuko qui aurait peut être méritée un peu plus. Trois titres donc chez les masculins, autant que la Japon.

A noter également le premier titre féminin de l’histoire pour la Géorgie par l’intermédiaire de Eteri Liparteliani en -57kg. Celle-ci bat la Japonaise Momo Tamaoki en finale grâce à deux waza ari, tous deux sur uchi mata. Deux médailles d’or pour l’Italie également, d’abord pour Assunta Scutto en -48kg puis pour Alice Bellandi en -78kg. Cette dernière qui fait donc le doublé Jeux Olympiques/ championnats du monde. C’est d’ailleurs la seule.


Retrouvez tous les résultats ici : https://www.judoresults.net/resultats-competition/?competition=Championnat+du+Monde&mois=06&annee=2025&categorie_age=SEN&lieu=Budapest


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