Grand Chelem de Paris 2025 : La France première nation

Grand Chelem de Paris 2025 : La France première nation

L’Accor Arena avant le bloc final. Crédit photo : Passion Judo

Ce week-end avait lieu le Grand Chelem de Paris à l’Accor Arena de Bercy. C’était l’un des tournois de Paris avec le moins de participants – seulement deux cents quatre vingt dix huit – mais il nous a tout de même fait rêver. En tant que premier Grand Chelem de 2025, on peut tirer de nombreux enseignement de cette compétition .

Les médailles françaises…

En -60kg, c’est deux médailles que rapportent les judokas français : le bronze pour Enzo Jean et l’or pour Romain Valadier Picard. Le premier bat le belge Jorre Verstraeten sur un joli ura nage après s’être incliné en quart de finale face à Cédric Revol. Romain Valadier Picard remporte lui son premier Grand Chelem après une journée très maîtrisé. En finale, il s’offre le japonais Kenta Sekimoto, troisième à Tokyo. D’abord sur un o uchi gari bien suivi en uchi mata pour waza ari, puis un sode tsuri komi goshi pour un deuxième waza ari. Dans cette même catégorie, Cédric Revol finit cinquième et Kelvin Ray, pour son premier son Grand Chelem, septième.

Chez les -48kg, seule Shirine Boukli parvient à se hisser sur le podium. Affiche du tournoi, elle est montée en puissance au fil des combats. Après deux premiers combats poussifs, la judokate licencié au Flam 91 est apparue en pleine possession de ses moyens face à la Japonaise Wakana Koga, qu’elle bat sur un yuko sur sumi gaeshi. En finale, elle s’incline face à l’autre Japonaise de la catégorie, Mitsuki Kondo, deuxième à Tokyo. Celle ci immobilise la Française en tate shiho gatame. Une immobilisation qui, en tant que spectateur, nous a semblé bien courte. En effet, au golden score, un yuko obtenu au bout de cinq secondes d’immobilisation suffit à remporter le combat.

En -66kg, Walide Khyar remporté le bronze tandis que Daikii Bouba s’incline en finale et prend une médaille d’argent. Le premier perd en demi finale face à Ruslan Pashayev puis remporte son combat pour le bronze d’un ippon sur ko uchi gari face à l’autre Azerbaïdjanais de la catégorie, Rashad Yelkiyev. Daikii Bouba bat le Géorgien Vazha Margvelashvili en demi finale avant de s’incliner en finale face à Ruslan Pashayev, tombeur de Walide Khyar, sur un uchi mata gaeshi donné yuko.

Pas de médaille française chez les -52kg, mais deux en -57kg : Martha Fawaz en or et Ophélie Vellozzi en bronze. Celle ci bat la Serbe Marica Perisic, septième mondiale, et la Géorgienne Eteri Liparteliani, cinquième mondial, dans la même journée. Le dernière pour son combat pour le bronze. Martha Fawaz, elle, s’impose en quart de finale à son ancienne coéquipière au PSG, Faiza Mokdar. En finale, elle fait plier l’Israélienne Timna Nelson Levy sur un sasae tsuri komi ashi. Voila le premier titre en Grand Chelem de sa carrière pour l’Orléanaise, après une journée parfaite. Faiza Mokdar finit cinquième, battue par la Japonaise Megumi Fuchida.

Chez les garçons, en -73kg, seul Maxime Gobert monte sur le podium après une journée où il aura su être dynamique, rebondir – notamment contre le Géorgien Lasha Shavdatuashvili, où mené à dix secondes de la fin du temps, le Niçois s’est imposé – et être créatif. Pour la médaille de bronze, il bat l’Italien Manuel Lombardo d’un kata guruma valorisé waza ari.

En -63kg, c’est de nouveau deux médailles que récolte la France. Tout d’abord, le bronze pour Melkia Auchekorne qui s’incline nettement en quart de finale face à Haruka Kaju. Pour le bronze, elle rencontre l’autre Japonaise, Megu Danno, qu’elle bat sur trois shidos. Ensuite, c’est Manon Deketer qui remporte la médaille d’argent en s’inclinant face à Haruka Kaju, qui aura donc battue ni deux Françaises, sur trois shidos. La judokate blanc-mesniloise semble être enfin revenue à son meilleur niveau après sa grave blessure au genou.

Après la première journée, c’est donc dix médailles que totalise l’équipe de France, auquel s’ajoutent les cinq breloques du dimanche.

Pas de médaille en -81kg, le Français Arnaud Aregba, impressionnant tout au long de la journée, s’incline pour la médaille contre Matthias Casse. En -70kg, Marie Eve Gahié monte sur le podium en battant sa compatriote et partenaire lors des jeux olympiques, Lucie Jarrot, sur ippon. Auparavant, elle s’était incliné face à la Japonaise Mayu Honda, en or à Tokyo.

Chez les -90kg, les quatre engagés français sont classés, mais un seul est médaillé. Il s’agit d’Alexis Mathieu. Après avoir perdu face au Japonais Goki Tajima, champion du monde, en quart de finale, le judoka du PSG a tracé son chemin vers la médaille. Il s’est d’abord imposé face à son compatriote Max Laborde avant de remporter son combat pour le bronze sans combattre, Maxime Gael Ngayap Hambou ne se présentant pas – il a été mis en protocole commotion après sa défaite en demi finale. Pas d’autres médailles chez les garçons, ni en -100kg ni en +100kg.

Les trois dernières médailles françaises sont donc féminines, deux en -78kg et une en +78kg. Pour cette première catégorie, Fanny Estelle Posvite et Audrey Tcheuméo remporte toutes les deux la médaille de bronze. Pour son dernier Grand Chelem de Paris, Posvite marque ippon à la Néerlandaise Lieke Derks qui lui permet de ramener une médaille. Audrey Tcheuméo, elle, met un uchi mata à la Chypriote Zanet Michaelidou pour ippon. La dernière médaille de la délégation française revient à Léa Fontaine en +78kg. Celle ci remporte la finale face à la jeune Coréenne Hyeonjin Lee qui se blesse sur une action qui ne nous a pas semblé terriblement dangereuse. La judokate montera finalement sur le podium quelques temps après.

La concurrence monte en puissance…

Le constat peut être fait pour la France comme pour le Japon : en l’absence des meilleurs judokas nationaux, d’autres performent et ont sans aucun doute le niveau pour se hisser parmi les meilleurs mondiaux. En France, certains judokas ou judokates médaillés mondiaux n’ont ainsi pas pu participer au jeux olympiques. C’est le cas de Margaux Pinot, championne du monde et laissée de côté pour les jeux de Paris.

Ce constat s’illustre parfaitement sur le Grand Chelem de Paris cette année. Pour la France, en l’absence de Luka Mkheidze, Romain Valadier Picard s’est imposé et a impressionné. Même chose en -57kg, Sarah Léonie Cysique étant absente, c’est Martha Fawaz qui remporte le tournoi. En -73kg, la place aux jeux olympiques s’est disputé entre Joan Benjamin Gaba et Benjamin Axus. Pourtant, ce weekend, c’est Maxime Gobert qui monte sur le podium. De plus, il bat ni plus ni moins l’Italien numéro deux mondial. Ainsi, on peut donc s’attendre à une forte concurrence au niveau national pendant l’olympiade.

Du côté du Japon, on observe le même phénomène. En -52kg, Uta Abe semblait intouchable avant les jeux olympiques. Ce n’es plus forcément le cas aujourd’hui, de par son échec. Mais ce n’est pas la seule cause, la montée en puissance de d’autres judokates nippones joue également un rôle. Ainsi, Kisumi Omori a remporté les Grand Chelem de Tokyo et de Paris. Les deux fois devant une autre Japonaise, Kokoro Fujishiro. Deux filles à surveiller donc sur la prochaine olympiade.

En -48kg également, derrière la championne olympique Natsumi Tsunoda, deux judokates attendent en cas de défaillance de celle ci. Tout d’abord, Wakana Kogo gagnante au Grand Chelem de Tokyo et septième mondiale. Déjà en vue sur l’olympiade précédente, elle voudra sans doute faire mieux sur celle-ci. Ensuite, la vainqueure ce weekend à Paris, Mitsuki Kondo, seulement vingt ans. Deux judokates également à surveiller sur les prochaines années

France – Japon, un duel incontournable…

Avec la présence d’une délégation japonaise et le grand nombre de judokas français engagés, nous avons pu assister à de nombreux combats opposant Français et Japonais. Ainsi, sur l’ensemble de la compétition, c’est vingt combat qui ont eu lieu entre Français et Japonais dont trois finale. Sur ces vingt duels, quatorze ont été remportés par les Japonais et seulement six par les Français. Sur les trois finales, seule une est remportée par un Français, celle de Romain Valadier Picard.

Malgré cette différence, c’est belle et bien la France qui finit première nation de ce Grand Chelem de Paris, le premier de l’ère Frédérique Jossinet. L’équipe de France totalise trois titres, trois médailles d’argent et neuf de bronze. Le Japon suit de près derrière avec trois titres et trois médailles d’argent également mais « seulement” cinq médailles de bronze. La Corée du Sud est troisième avec un titre et deux deuxième places.


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